Monday, October 16, 2017

L'amour ordinaire




L’Amour Ordinaire

      Monsieur José descend les dernières marches qui le séparent du hall d’entrée de son immeuble. Il jette un coup d’œil furtif dans le miroir du vestibule pour vérifier sa présentation, juste avant d’appuyer sur le bouton commandant l’ouverture de la porte d’entrée. Une douce matinée l’accueille dans rue. L’air a troqué sa rudesse hivernale pour une agréable clémence printanière. Des points verts éclosent sur les branches noires et glabres et annoncent les beaux jours à venir.
     Comme chaque matinée ouvrable, il se met en marche pour gagner sa voiture stationnée, comme toujours, deux rues plus loin. La journée au bureau s’annonce légère : en employé modèle et expérimenté, monsieur José a pris de l’avance sur les tâches de la journée. La hâte inutile, sa démarche se fait nonchalante pour profiter pleinement du sirocco printanier qui caresse ses bronches à chaque respiration.  

     Une demi-douzaine de minutes sont à peine passées que son véhicule est déjà en vue. Alors qu’il s’approche de la portière côté conducteur, monsieur José remarque un rectangle blanc pris en tenaille entre le pare-brise et l’essuie-glace. La curiosité le pousse à se rapprocher et se pencher sur le capot. L’examen visuel de l’objet révèle qu’il s’agit d’une enveloppe. La main droite de monsieur José happe le courrier, pendant que la main gauche soulève le couvercle de papier pour se saisir de la lettre qu’il contient, et de la lire. 
« Monsieur,
  
    Je commencerai par vous présenter mes excuses de m’adresser à vous de la sorte. Vous êtes un sieur, certes, mais vous n’êtes pas mien. Vous ne me connaissez pas, mais vous, vous ne n’êtes pas inconnu. J’espère que mon approche épistolière vous touchera sans vous effrayer. Il se trouve que ma plume est plus audacieuse que ma bouche, aussi je me risque à vous écrire ce que je n’oserais jamais vous dire. Voyez-vous, je vous ai aperçu un jour au détour du hasard, et depuis je vous aime. Votre apparition se trouva être une révélation. Depuis des jours qui me paraissent des années, je fais tout pour vous voir, et rien pour être vu de vous. À vrai dire, je n’y suis pour rien. Mon libre-arbitre est sous le diktat du tyran de l’attirance qui me commande mes actions. Je vous regarde avec attention, oui. Non pas pour vous posséder, mais pour vous admirer béatement.

        Mais je connais la vipère calomnieuse qui dort au fond de l’âme humaine. Je connais le bruit de sa langue qui persifle, et le goût âpre de son venin qui tourmente. Je sais que ces mots que je vous écris seront perçus par les juges de la basse-cour comme risibles, ou abjects. J’ai conscience que les pharisiens y verront un pêché contre-nature passible des flammes du bûcher, ou de l’enfer. Moi, je ne souhaite que brûler de passion pour vous. Je ne vois rien de déviant dans le fait de désirer votre amour, et que du fiel dans leurs cœurs. Pour d’autres, l’amour est beau et vertueux. Entre nous, il est vice et ignominie. La beauté, et la vertu, si elles existent, se distinguent de la laideur et du vice que si elles s’appliquent en toute chose de manière absolue.

        Derrière ma plume je rougis de vous l’écrire : je souhaite entrer dans votre vie pour compléter la mienne. Si les relations humaines sont souvent transitoires, l’amour que je vous propose est définitif. Je comprends que ma démarche vous surprenne, ou vous effraye. J’imagine que jamais auparavant l’on ne vous ait sollicité de la sorte. Toutefois, vous voir au loin ne me suffit plus. Je souhaite vous connaître. Je ne connais pas votre situation affective, il se peut que vous ne soyez sensible à ma proposition. Dans ce cas je disparaîtrai, et vous n’entendrez plus jamais parler de moi. Peut-être vous faudra-t-il un peu de temps avant d’accepter et comprendre. J’attendrai le temps qu’il vous faudra. Je ne m’attends à rien, mais espère tout de votre part, car le rêve est la vie.
Philippe »

Tuesday, August 1, 2017

Blessed Among All Women




My classroom was the first next the nun’s lounge. It was a typical room where academics are learned the hard way. Students in dark blue uniforms sat at single desks with nothing in their field of vision other than an oversized crucifix, a black board, and a nun teacher. The only sound admitted there was complete silence. The teacher’s lecturing voice, the white clay whining against the board and the students’ pens rubbing against the paper were the only tolerated exceptions to the strict rule. A rule is only a rule if a punishment is duly enforced against those who chose to be flippant. On the wall across the crucifix, an instrument the size and shape of a cane but with a different purpose was hanging to remind and redirect the deviant ones. The only unauthorized noise I ever remember were loud female laughs coming from the nuns’ lounge. I always wondered what in that whole place could possibly trigger any form of hilarity.     
     I graduated from Mount Carmel without ever finding out what, or who the jokes were on. I went on to college, and never really gave much thought to my time spent there after that. I didn’t keep in touch with any one, either. Lives get shuffled, and childhood friendships fade as adult personalities flourish. People usually love to recall the memories they cherish, and clearly there was nothing endearing for me to remember. Those years were fossilized in my past, and had no business doing in the present. Or so I thought.   
One morning, in line to order at my local coffee shop, I though the wait would be smoother if I would grab one newspaper from the fixture. I skimmed through the headlines to see if something less ordinary would catch my fancy. Wars, scandals, politics, only old news on that day. I was about to give up and put the smelly paper back when right at the bottom of the page a quirky article screamed for my attention: “First Lesbian Wedding Celebrated in Town.”. I thought to myself “This place is finally learning”. I quickly turned the pages to get to the full article. Once I reached page 10, I eyed a picture showing two brides holding hands, smiling from ear to ear while posing for the photograph. I wouldn’t have thought more of it had the two wives not been sisters O’Riordan and Katolicsky, former Mount Carmel math and English teachers, respectively.
Barely able to keep my jaw from dropping, I approached the counter to pay for the paper, and left the coffee for another time. The news had gotten me more awake than 20 expressos in a row. I kept reading without wasting a second. The article was recounting how the “two newlyweds had met while working as teachers at the same school. They had been secret lovers for 20 years before deciding to quit religion, and benefit from the new legislation on same-sex marriage”. I finally knew the reason for so much laughter and happiness back in that nun’s lounge room. I was also happy I now had a new old sweet memory.

Tuesday, July 18, 2017

Sex Seeking




Sex is the sixth thing I want to do
The most. Seriously, sex seems to
Satisfy the soul I so ought to taste it
Sadly, sex is so similar to soccer
Seldom someone can enjoy single.
Simply stop being so sappy
Suggests sometimes saucy Sally
Certainly, I say. Suddenly I see
Such a sensual miss in the street
I go straight to her ask something sweet
Sweety, certainly not she answers.
Some say sex soothes souls
I swear sex seeking solely serves sorrows.